A la fin d'un pisode, Odd constate avec surprise que Jim utilise un tlphone mobile de fillette. Quand il lui demande si les petits cœurs, ce n'est pas too much ? , Jim utilise sa rplique culte : je prfre ne pas en parler . Voici mon explication trs personnelle de cette drle de faute de got. Cette fic se situe plusieurs annes avant les vnements de Code Lyoko.
Disclaimer : le dessin anim Code Lyoko ne m'appartient pas, pas plus qu'aucun de ses personnages. Je ne tire aucun profit de cette fiction alors pas de procs, s'il vous plait.
Petits cœurs
Cela faisait des semaines que Jim Morales se prparait pour la course des Deux Kangourous. Cette course d'orientation de sept jours dans la campagne australienne reprsentait la chance de sa... l'une des chances de sa vie. Il avait mis de l'argent de ct pour participer cette grande aventure et attendait avec impatience de pouvoir enfin reprsenter sa belle nation franaise.
Cependant, une semaine avant la course, son partenaire Thomas se cassa le bras. Profondment du, Jim appela les organisateurs et les menaa de les faire radier du barreau s'ils ne trouvaient pas une solution. On lui rpondit qu'il y avait eu un autre dsistement ct franais et qu'il rencontrerait l'autre personne qui avait perdu son partenaire, un certain Dominique Legrand, la veille de la course.
Jim prit donc l'avion pour l'Australie et se prsenta avec son vlo, sa boussole et ses provisions le jour de la course. Une femme brune la forte carrure se tenait prs de l'accueil.
- Excusez-moi, ma petite dame, s'enquit Jim. Vous ne sauriez pas o je pourrais trouver Dominique Legrand ?
- C'est moi, rpondit-elle. Vous tes Jim Moral ?
Le futur prof de gym de Kadic resta muet. Non seulement elle avait le toupet d'corcher son nom, non seulement elle n'tait pas Thomas, mais en plus, c'tait une femme ! Elle allait le retarder !
- Morales ! protesta-t-il. Il doit y avoir une erreur...
- Vous vous attendiez ce que je sois un homme ? s'enquit Dominique, qui ce genre de choses tait dj arriv.
- Eh bien, c'est--dire...
- Monsieur, lana Dominique, j'ai particip au Tour de et j'tais capitaine de mon quipe de natation au lyce. Ce n'est pas une petite balade dans la nature qui va me fatiguer, si c'est a que vous craignez.
- J'ai particip aux Jeux Olympiques il y a deux ans ! rtorqua Jim, vex.
- Mais il n'y avait pas de Jeux Olympiques il y a deux ans ! fit remarquer la femme.
- J'prfre pas en parler...
Jim se dit qu'il fallait qu'il se fasse une raison : il allait bel et bien devoir se taper cette femme qu'il trouvait prtentieuse et arrogante comme partenaire. On leur distribua des dossards, des casquettes portant le logo de la course et des plans individuels car chaque quipe devrait suivre un parcours diffrent, et on donna le signal du dpart. Les quipes s'lancrent l'assaut de la campagne australienne...
Et Jim et Dominique restrent sur place car ils n'taient pas d'accord sur la faon de lire la carte. Jim voulait aller au nord, Dominique, l'ouest. Jim proposa de couper la poire en deux en allant au nord-ouest, mais il y avait un ravin pile cet endroit-l. Ils tirrent pile ou face, Dominique gagna, Jim rla parce qu'il aurait prfr gagner, et il rla encore plus quand il constata qu'ils avaient pris le bon chemin.
La journe se droula dans une ambiance particulirement dsagrable. Jim reprochait sa partenaire de ne savoir ni cuisiner, ni monter une tente et de boire toute l'eau. De son ct, Dominique s'nervait de la faon dont Jim chantait faux, collait des miettes la carte et mettait un temps fou pour lacer ses chaussures. Le soir venu, ils s'installrent dans un campement de fortune, avalrent un mauvais repas en silence et se dvisagrent, furieux.
- Jim, nona Dominique au bout d'une dizaine de minutes, j'esprais autre chose de cette journe.
- Je dclare forban, rpondit aussitt le futur prof de gym.
- Tu veux dire forfait ? Ecoute, Jim, je ne t'aime pas et toi non plus, tu ne m'aimes pas, mais cette course reprsente beaucoup pour moi et j'ai dcid de me donner fond pour la gagner. Le mieux, ce serait peut-tre qu'on essaie de se er.
Jim grogna et proposa du chocolat sa partenaire en signe de rconciliation. La nuit se droula sans incident, ainsi que la journe du lendemain, pendant laquelle ils ne se parlrent pratiquement pas. Ce furent les jours suivants qui s'avrrent les plus agrables : comme ils avaient pris leurs marques et leurs habitudes, ils se risquaient bavarder et plaisanter et se rendaient compte qu'en fait, ils ne se dtestaient pas du tout. Dans le fond, Jim apprciait le srieux et la rigueur de Dominique, et Dominique trouvait la balourdise de Jim plutt touchante.
Ils rent leur dernire soire regarder les toiles en mangeant ce qui leur restait de chocolat. Ils taient moulus de fatigue mais se sentaient plutt satisfaits.
- C'est dommage que le portable ne e pas ici, dit soudain Dominique. J'aimerais tlphoner chez moi pour leur dire ce que je fais maintenant.
- Je n'aurais jamais de portable, rpondit son ami. Mon neveu qui veut devenir musicien dit que a donne le cancer de l'oreille.
- Tu as un neveu ?
- J'prfre pas en parler.
Elle clata de rire, l'embrassa sur la joue et alla se glisser sous la tente. Mdus, Jim se toucha la joue, se demandant ce que Dominique avait bien voulu dire par l. Puis il alla se coucher son tour et dormit comme une masse jusqu'au lendemain.
Ils arrivrent bons derniers, acceptrent une mdaille en chocolat et rentrrent l'htel, trop fatigu pour bavarder davantage. Le lendemain, ils prirent le mme avion pour Paris aprs un dernier coup de fil leurs proches. Jim repensait encore cette bise si fugitive et si inattendue. Peut-tre qu'elle avait voulu dire qu'elle l'aimait bien. Et peut-tre qu'ils pourraient se revoir aprs tre rentrs chez eux. Il pourrait l'inviter au cinma ou au resto, et ensuite...
En arrivant sur le terminal, Jim retrouva Dominique. Il s'apprtait l'inviter sortir mais ne pronona jamais sa phrase car une fillette haute comme trois pommes alla se jeter dans les bras de sa partenaire en l'appelant Maman. Mdus, Jim vit galement un homme de son ge s'avancer vers elles et les enlacer. Il se sentit tout bte.
- Jean, ma petite Ccile, il faut que je vous prsente Jim, mon partenaire pour la course, murmura enfin Dominique en se dgageant de leur treinte. Il a t formidable. Jim, voici Jean, mon mari, et Ccile, ma fille.
- On a un cadeau pour toi, maman ! s'cria la petite fille en lui tendant un tlphone portable rose bonbon. C'est moi que j'ai choisi la couleur ! C'est vrai, le monsieur, il a t formidable ? Il s'est battu contre un lion ?
- J'prfre pas en parler ! rpondit Jim tandis que Dominique assurait sa fille qu'il n'y a pas de lions en Australie. Il cherchait un moyen de s'en aller mais Jean semblait dcid le retenir.
- Laissez-moi vous offrir un caf, Jim. Domi m'a dit que vous avez t un partenaire extraordinaire. J'adorerais faire votre connaissance.
- Pourquoi il a l'air triste, le monsieur, Maman ? s'enquit la petite Ccile.
- J'ai l'air triste, moi ?
- Mais oui, tu as l'air malheureux, monsieur.
Jim chercha une explication convaincante. Il ne pouvait tout de mme pas dire cette enfant : parce qu' chaque fois que je rencontre une femme avec qui j'ai l'impression que a va marcher, elle est soit marie, soit lesbienne, soit compltement dingue . Son regard tomba sur le tlphone de Dominique et il eut une ide.
- Parce que ta maman a un trs joli mobile et que j'aimerais bien avoir le mme.
- On lui offre le mme pour le remercier d'avoir protg Maman ? suggra aussitt Ccile son pre.
Ils allrent lui acheter le mme. Malgr sa dception, Jim resta ami avec Dominique. Il garda son tlphone portable rose pendant des annes et chaque fois que quelqu'un l'interrogea sur ses choix esthtiques, il rpondit qu'il prfrait ne pas en parler.
La fin...