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Fanfictions
L'acceptes-tu?
crite par odd-4-ever le 03/04/2014 09h53
Note : 18,0/20 Catgorie : Autres
Lue 6421 fois Partie par partie, son corps seffaa. Oui, plus rien nexistait, ni ses souvenirs, ni son . Elle nexistait plus. Quelle tait paisible aujourdhui, la mer numrique...

L'acceptes-tu ?

Yumi nageait.

Il n'en revenait pas. Ulrich ne pouvait le croire, l'ettre, l'accepter. Impossible, criait son esprit. Impensable, martelait son cerveau. Il tituba, priv de force, d'nergie.

Elle nageait dans cette eau si immense ... Aucun bruit, aucun son, rien. Tout tait si vide, si grand. O tait-elle ? Qui tait-elle ? Tout cela n'existait plus. Ses souvenirs avaient disparu, comme envols. Comme s'ils ne s'taient jamais produits.

L'eau tait paisible. Petit petit, son corps se transforma en pixels. Un un, ils se mirent disparatre. Lentement d'abord, puis la vitesse augmenta. Partie par partie, son corps s'effaa. Oui, plus rien n'existait, ni ses souvenirs, ni son .
Elle n'existait plus.

Qu'elle tait paisible aujourd'hui, la mer numrique... !

Ses pes glissrent de ses mains. Lentement, elles s'approchrent du sol. Et puis, elles s'chourent dessus ; elles gisaient, comme blesses.
Ulrich n'y tint plus : il s'croula son tour. Son corps tomba lourdement sur le sol. Ses mains poses plat sur le sol, elles semblaient inanimes. Tout son tre tait fig. Ses pupilles s'agitaient dans ses yeux.
Violemment, il porta les mains sa tte, et elles la serrrent fortement. Il se mit respirer bruyamment, se balanant d'avant en arrire.

Et puis, il ouvrit la bouche.
Et il cria.

Mais il n'y avait personne. Plus personne, plus d'allis, plus d'ennemis. Seulement lui.
Il eut beau crier de toutes ses forces, de toute sa douleur, c'tait comme si son cri n'existait pas.

Comme Yumi prsent.
Et aucun retour dans le ne pourrait la ramener.

Alors il continua hurler.

---

Jrmie et Aelita se trouvaient sa droite, Odd sa gauche. Mais c'tait comme s'ils n'existaient pas, comme s'il n'y avait que lui et le tombeau qui le narguait sous ses yeux.

Et puis, la mise en terre. Les cris, les pleurs, les regards, ... Il n'en put plus, c'en tait trop. Sa gorge voulait exploser tant il retenait ses larmes et ses hurlements. Il voulait tant crier encore, mais il ne pouvait pas. Il ne savait pas pourquoi mais il ne devait pas.

Tout fut si rapide et si lent en mme temps. Tout fut si douloureux et si trange en mme temps. Comme s'il tait l un instant, et qu'il avait disparu l'instant d'aprs.

Ses paules s'affaissrent. Il baissa la tte. Retiens tes larmes, rptait son esprit. Retiens ta rage, arguait sa fiert.

Mais il ne fut ni sage, ni courageux. Il fuit, sortant grandes enjambes du cimetire, ant devant toutes ses tombes dcores pour certaines, vides d'ornements pour d'autres ; mais qui montraient tous ceux laisss sur Terre que certains n'existaient plus, que des rves s'taient transforms en cendres, que des espoirs s'taient envols comme s'envolent les feuilles balayes par un coup de vent.

Pourquoi tre sage et courageux ? La lchet tait bien meilleure.

---

Il balana la chaise contre le mur, et celle-ci s'crasa dessus avec grand fracas. Il ouvrit avec violence la porte de son armoire, et prit les piles de vtements pour les envoyer valser dans la chambre. Il prit chaque cahier, chaque papier, et il les dchira, en morceaux -les morceaux de Yumi- tout en tombant -dans la mer numrique- sur le sol.

La porte s'ouvrit mais il s'en moquait. Il continua tout dtruire, tout casser, tout briser -bris comme lui. Les bras d'Odd s'entourrent autour de son corps, tentant de le stopper. Odd lui criait d'arrter. Ulrich criait tout court.

Et ils tombrent tous deux sur le sol de leur chambre ravage. Ce fut comme si on lui avait coup les fils, comme s'il tait si vide qu'il n'avait plus d'me ni de vie. Les bras d'Odd n'taient plus l pour l'arrter dans sa folie destructrice, mais simplement pour montrer qu'il tait l. Qu'il n'tait pas seul.

Mme s'il manquait maintenant quelqu'un.

---

Odd le regardait. Jrmie le regardait. Aelita le regardait. Sissi le regardait.

Mais lui ne regardait personne. Ses yeux voyaient le tableau sans voir, ses oreilles entendaient le professeur sans entendre. Il n'crivait pas, ne bougeait pas, ne pensait pas.

Il tait -mort comme Yumi- inerte, il tait -mort avec Yumi- vide. Le regard fig, le corps fig, l'esprit fig, c'tait comme si son corps avait durci et qu'il s'tait transform en pierre.

Le cours a. Mais pas sa peine.

---

Ulrich baissa la tte et regarda les deux pes qui se trouvaient dans ses mains. Il avait deux armes, longues, tranchantes, violentes. Elles lui donnaient force et protection. Pourquoi n'ont-elles pas t assez efficaces ? se plaignait son esprit. Pourquoi n'ai-je pas t assez efficace ? martelait son me.

Il releva la tte. A ses cts se trouvaient Aelita et Odd, et au loin, la tour orne de rouge. Comment pouvait-il sauver le monde quand il n'avait mme pas t capable de sauver la personne qu'il aime -pourquoi ne lui avait-il jamais dit ??

Et puis, ils apparurent. Les monstres qui taient responsables de... Non, ne plus en parler. Ne plus y penser. Ne plus prononcer ce mot si terrible, si dvastateur. Tout enfermer dans son cœur ; qu'importe que ce soit une mauvaise ide, qu'il pourrisse ce cœur, qu'il touffe ! Il ne servait plus rien.

Odd et Aelita se battaient sous ses yeux. Il ne bougeait pas. Il lui sembla, d'aussi loin qu'il tait enferm dans son esprit, entendre les voix de ses allis. Bouge, criaient-ils. Pour elle, plaidaient-ils.

Pour elle...

Et Ulrich cria, le corps tendu comme un arc. Il se jeta comme un fou dans la bataille.

Ce fut comme s'il dansait. Une danse terrible, mortelle, une danse folle pour un homme fou de douleur.
Ce fut comme s'il criait travers ses pes, tellement elles coupaient, tranchaient, dtruisaient.

Aucune piti, aucun rpit. Dtruire -sa douleur- les monstres, c'tait tout ce qui lui importait. Son corps tourbillonnait, plus rien n'existait, plus rien n'avait d'importance. Il aurait pu trancher un alli si ceux-ci n'avaient pas recul.

Et puis !
Aussi soudainement que a avait commenc, aussi violemment que a avait commenc, ...
Tout retomba.

Et Ulrich chuta une nouvelle fois sur le sol, ses armes gisant dans ses mains. Il avait une fiert, mais cet instant, il aurait juste voulu pouvoir pleurer.

Mais Lyoko tait un monde cruel. Dpourvu de sentiments.
Sinon Yumi ne serait pas dcde.

---

Il n'avait pas voulu y aller. Et pourtant, il s'y trouvait. La tombe tait joliment dcore. Les fleurs taient belles, entretenues.

Il ne pleurerait pas.

Il n'avait pas eu la force de revenir plus tt. Le temps semblait suspendu. Il n'y faisait plus attention. Ni au jour, ni au mois. Il n'existait plus, il avait disparu au moment o Yumi avait disparu. Il aimait bien ce mot : disparatre. Parce que c'tait mieux que dire morte . Quand une personne disparat, il y a toujours une chance, mme minime, pour qu'elle revienne.

Mais mme un retour dans le temps ne pouvait pas combattre la mort.

Alors oui, Yumi avait disparu : elle reviendrait.
Il dlirait. Il n'y arrivait plus. Il n'arrivait plus tenir. Avait-il jamais tenu ?

Il ne pleurait pas.
Non, c'taient ses yeux qui pleuraient.

Effondr sur le sol, il n'avait pu retenir ses larmes. Il ne fit aucun bruit, rien ne vint briser le silence.
Ulrich l'tait suffisamment pour deux.

---


La danse mortelle fut tout aussi terrible que la dernire fois. Les monstres n'eurent aucune chance. Ils furent crass, dtruits, disparaissant les uns aprs les autres en une myriade de pixels -comme Yumi.

Odd avait dj tent de lui parler. Aelita avait dj tent de le soutenir. Jrmie avait dj tent de l'pauler.

Mais ils ne pouvaient rien faire. Personne ne pouvait effacer la douleur, personne ne pouvait l'aider.
Seule Yumi le pouvait.

Mais elle n'existait plus. Alors il continua dtruire. Parce que c'tait la dernire chose qu'il savait encore faire.

---


Yumi tait morte. Il le pensait enfin, vritablement. C'tait a, accepter ? Accepter l'horreur, sans tomber ?
Yumi tait morte. Elle ne reviendrait jamais. Plus jamais de disputes, plus jamais de souvenirs avec elle, plus rien, plus rien, plus rien !

Elle tait morte.

Ulrich sanglota dans son lit, sous le regard de Odd, totalement dsarm.

---


La douleur des autres. Etait-ce possible de souffrir plus que lui ? Il n'avait pas pens aux autres, sa souf tait trop grande, trop aveuglante, trop touffante.

La peine des autres. Odd le lui avait cri. Ulrich se sentait comme dans un brouillard, tout s'tait si vite -comme la mort de Yumi. Mais Odd lui avait martel qu'Ulrich n'tait pas le seul souffrir !

Assis dans son lit, il tenta de se remmorer le visage de ses amis pendant l'enterrement, pendant les missions, pendant... tout le temps.

Puis il s'arrta. La douleur des autres lui rappelait la sienne. Et il ne voulait pas y penser.


---


La dixime fois qu'il se rendit au cimetire, il se sentait comme... habitu. Habitu souffrir, et habituer voir la tombe.
Cette pense l'aurait fait crier il y a encore quelques mois, mais aujourd'hui, il n'en avait plus la force.

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Yumi tait morte.


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Yumi tait morte.


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Yumi tait morte.


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Oui, elle tait morte.

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Morte, morte, morte.

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Relve-toi, avait cri Odd. Pour elle, avait dit Aelita.

Pour elle. Pour Yumi.

Yumi tait morte. Il fallait l'accepter.

L'acceptes-tu ? lui demanda son esprit.

---

Etrangement, il fut moins violent cette fois-l. La danse avait t violente, mais moins destructrice. Etait-ce la fatigue ? Non, il se sentait vide, mais pas fatigu.

Pourquoi as-tu eu moins de hargne ? lui demanda son esprit. Tu connais la rponse, affirma son me.

Yumi tait morte.

---

C'tait comme une routine. Souffrir, aller au cimetire, se battre. Souffrir, aller au cimetire, se battre.

Et puis, le temps avance. Et aujourd'hui, il se retrouve dans la salle du supercalculateur. Il lui arrive d'avoir des moments d'absence. En reprenant ses esprits, il voit Jrmie prt teindre la grosse machine.

Ah oui, c'est vrai, ils avaient vaincu XANA. Il n'avait plus conscience de rien. Jrmie allait teindre le supercalculateur, plongeant Lyoko dans un sommeil ternel -[i]comme Yumi[/i].
Non, criait son cœur. NON ! lana-t-il Jrmie.

Eteindre Lyoko, c'tait comme dire enfin adieu Yumi. Comme accepter la mort absolue et certaine. Il tait si chamboul... Il n'arrivait pas l'accepter dfinitivement. Il n'y arrivait pas.

Mais Yumi tait morte.

---

Ulrich tait assis en face du supercalculateur. Ils l'avaient teint. Ulrich comprenait.

L'acceptes-tu ? lui demanda son esprit.

Il devait rpondre cette question. Mais c'tait si dur. Si...
Un sanglot s'chappa de sa gorge.

L'acceptes-tu ? rpta son esprit.
Ignorer la douleur, ignorer les questions. Ignorer la vrit. Pourquoi l'accepter, la lchet tait bien meil... L'ACCEPTES-TU ?

Comme pouss par une force mystrieuse -sa douleur- il se leva brusquement, et ralluma le supercalculateur. Le geste fut rapide, irrflchi.

Sans chercher s'arrter, Ulrich se mit courir vers l'ascenseur. Il monta au laboratoire et, comme aveugl par son dsespoir, il enclencha une virtualisation diffre.

Il irait sur le territoire montagne. C'tait le territoire o ...

o Yumi avait trouv la mort, se dit-il.

Ce fut presque comme si l'vidence s'imposa enfin son esprit, comme si...

Non, jamais il ne pourrait accepter sa mort. Parce qu'accepter c'tait, d'une certaine manire, se relever.

Comment pouvait-il se permettre de se relever aprs la mort de Yumi ?

---

Il devait s'approcher. S'approcher du bord, l o elle avait chut. Il le voyait, il s'en approchait. Et plus il s'en approchait, et plus il marchait vite. Il ne comprenait rien, mais il avait cess de chercher un sens. Parce que sa vie avait perdu son sens.

Pourtant, quand il se retrouva au bord, l o Yumi avait pour la dernire fois pos le pied, avant de tomber dans la mer numrique... Il n'eut pas envie de sauter son tour, comme il l'avait un bref instant pens. En fait, sa tte se vida de toutes penses.

Comme si... tout tait calme. Paisible.
Mais que se ait-il ? Que lui arrivait-il ?

L'acceptes-tu ? lui demanda son esprit.

Il se retourna, et avisa tout le territoire qui l'entourait. Les plateformes sur lesquelles il s'tait battu, sur lesquelles il avait effectu sa danse mortelle.

Son corps resta fig, comme si son tre s'tait un instant envol, et puis...

Et puis, il se rua vers le centre de la plateforme.
Et Ulrich dansa.

Sans armes, sans violence. Sans hargne.

Il dansa, simplement. Sans penser, sans crier, sans revivre le moment qui l'avait dtruit.

Et, de loin, il lui sembla entendre une voix. La voix de son me tourmente, de son cœur dchir. Sa propre voix.

L'acceptes-tu ?

Et la rponse sortit de sa bouche, presque naturellement :
-Oui.


Commentaires
Note :
18
Commentaire de Mme-Dunbar - Post le 07-04-2014 20:05

Salut c'est Jessie du Forum de CodeLyoko.fr j'y ai dj post mon avis sur le topic consacr donc tu connais mon avis. Triste, mais j'ai bien aim.

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