L'Ultime Recours

Note: Je tiens dire que ce One-Shot trs court m'est venu la semaine dernire par une petite baisse de moral mais en aucun cas il ne faut s'inquiter, j'ai un moral rsolument optimiste... Et puis je ne cautionne pas ce comportement, tout peut toujours s'arranger, j'ai juste fait l une introspection sur des sentiments et la mise en scne lyrique but dramatique.

Dernire chose: Ma Merveilleuse Aelita, je t'en pris excuse-moi, tu le sais bien que je t'adore plus que tout...

Beep

Bonjour tous, on est mardi, il est 7h et vous coutez les Subs...

J'ai abattu rageusement ma main sur mon radio-rveil, comme si je lui en voulais de sonner si tt. Je suis extnue, on s'est encore couch tard ou mme pas assez tt ce matin. Puis je me souviens de l'une des raisons pour lesquelles j'ai du me coucher si tard, ma dispute avec Jrmie. Rien que d'y penser je me sens mal et j'ai envie de pleurer, la fois cause de lui, de moi et du dbut de la dispute.

Hier, on travaillait trouver un moyen de combattre directement sur le rseau, comme d'habitude. Il tait tard et je me souviens plus trs bien mais ce que je sais c'est que j'ai fait une fausse manip et que j'ai perdu tout le travail des derniers jours. a m'a vraiment donn envie de hurler, de pleurer, mais aprs Jrmie s'y est mis pour en ajouter mon mal aise. C'est vrai, je comprends qu'il soit en colre, je le suis aussi sauf qu'il n'a pas arrt de se plaindre, ce n'est pas qu' lui que a est arriv. Et au final, on a des heures se lamenter et maintenant en plus de pas avoir le moral, je suis fatigue.

Je dcide enfin de me lever, avec du retard en plus, et comme d'habitude, il y a une queue monstre devant la salle de bain. Je regarde l'eau couler sur moi, comme si j'espre qu'elle puisse transporter mes tourments et les emmener au loin. Mais ce n'est qu'une chimrique illusion, tout ne peut pas tre aussi simple, il faut se rendre l'vidence. Parfois, je me dis que ce serait mieux de rester couche, je me sens vraiment pas bien mais je dois y aller. Je res Odd et Ulrich la cafet', Jrmie n'est pas parmi eux mais ils m'informent qu'il tente de rparer l'erreur. Ils ne l'ont pas dit mais a ce voyait, MON erreur... Cette boule dans mon estomac a fait sa rapparition, elle me tenaille les entrailles, a fait mal. J'en ai l'apptit coup, je ne peux pas avaler quoi que ce soit, je donne donc mon plateau Odd qui en fera bon usage.

Je prfre donc partir, faire un tour dans le parc pour m'arer les ides, seule. Car je n'ai aucune envie de rester avec eux, je sens bien qu'au fond ils doivent me reprocher ce stupide accident, comme l'a fait Jrmie. Je ne e pas leurs regards inquisiteurs, je me suis excuse et je ne l'ai pas fait exprs, je ne vois pas ce que je peux faire de plus.

Et ensuite, on a un cours d'italien, enfin une interrogation surprise d'italien pour tre exacte. Pourtant, je n'arrive pas me concentrer, je ne saisis aucun mot, mme plus ceux qui sont en franais. Je sens que cette note sera vraiment horrible. Comme si j'en avais besoin en ce moment, j'ai la dsagrable impression que le destin a dcid de se montrer sous son jour le plus vil pour moi. Et malheureusement, ce n'est pas qu'une impression. Dans le cours de franais, la prof nous rend notre prcdent devoir, et j'ai eu une note lamentable, elle me dit que je n'ai fait que des rponses errones ou hors sujet. Le pire, c'est que je pensais pourtant l'avoir bien russi ce devoir, j'esprais tant tre aussi doue que d'habitude. Puis quand je vois, que Odd est flicit alors qu'il n'a que quelques points de plus, je ne peux pas m'empcher de ressentir de la jalousie. C'est moi qui suit sense avoir des bonnes notes et d'tre ire, lui il a des tas d'autres domaines o briller. Puis, je me rends compte de mes penses, cela ne me ressemble pas, mme si c'est ce que je ressent au plus profond de moi. Je ne devrais pas penser cela et plutt le fliciter mais je n'y arrive pas, la rancœur que j'prouve est bien trop forte.

Il faut que a cesse, je ne veux plus conserver ce sentiment, il fait trop mal et surtout je suis totalement dsempare. Il faudrait que j'en parle, mais j'ignore qui, j'ai un peu honte d'avouer ce que je ressens. Mais je ne peux plus le er, c'est comme si j'en tais prisonnire, il se met ragir tout seul sans que je le souhaite. Je vais donc aller voir Yumi la pause djeun, elle a toujours t de bon conseil, je suis sre qu'elle pourra m'aider. Sauf qu'elle n'a pas de temps me consacrer, il faut d'abord qu'elle dise quelque chose d'important Ulrich. J'ai alors envie de lui crier que moi aussi ce que j'ai dire c'est important, qu'il y a quelque chose qui n'est pas normal, mais c'est comme si cela lui t gal. Je me calme donc un peu et lui demande ce qu'elle fait aprs. Et l, lorsqu'elle me dit que Jrmie a besoin de son aide je me sens trahie et humilie, tout ce que j'essayais d'enfouir le plus profondment en moi rapparat. Normalement, c'est moi qui aide Jrmie, elle n'a pas le droit de me prendre cette place, bien que ce ne soit pas la seule fautive. Lui non plus n'a pas le droit de m'carter, sans me prvenir, comme si je n'tais qu'une chose insignifiante et inutile. Je la laisse donc l vaquer ses proccupations et m'enfuis aussi vite que possible pour pas qu'elle voit les larmes perler au bord de mes yeux. Au age j'aperois Jrmie, il m'ignore consciencieusement et fait son maximum pour m'ignorer.

Si c'est comme a, c'est parfait, je ne veux plus les voir de toute faon. S'ils prfrent rester entre eux, je ne vais pas leur imposer ma prsence, cela semble tellement les dranger. Je cours, sans m'arrter, sans prendre le temps de souffler, chaque respiration me brle les poumons mais je continue. Toujours plus vite, toujours plus loin. La gne de cette course force se transforme en douleur, une blessure lancinante dont pourtant je ne peux plus me er. Mes pas m'ont conduits l'usine, devant ce btiment qui l'instant me rpugne, son bton dlabr, les barres de fers qui rouillent et ce fleuve autour, si sombre et si profond. Je m'approche, je n'avais jamais remarqu quel point les eaux semblaient tumultueuses et pourtant si fascinantes. Une ide me vient alors subitement, mais je ne dois pas, non, je ne peux pas. En mme temps, a semble si facile et si tentant...

Ce serait goste, aprs tout ce qu'ils ont fait pour moi, c'est de ma faute s'ils ont des ennuis. D'un autre ct, ma prsence n'est plus imprative prsent, et ils ont l'air d'tre trs bien sans moi. Puis si je pense l'hypothtique tristesse qu'ils pourraient ressentir, a ne me dissuade pas mais fait simplement augmenter mon ego et cette tentation. Au moins, ils me porteront un peu d'attention et ils pourront se sentir soulags librement sans moi pour attirer les problmes aussi efficacement qu'un aimant. Il faut galement que je me rende l'vidence, je ne reprsente pas grand-chose dans cet univers ni sur cette plante, mon absence n'en perturbera pas le cours, je ne dois pas tre si gocentrique. Peu de choses changeront, mais au moins je n'aurais plus ni peur, ni mal, je serais dlivre de cette vie si particulire.

Tout se rsume un simple choix, je sais que ce ne doit pas tre le bon, mais c'est le mien... Maintenant je m'en vais, je plonge dans un endroit diffrent, je sombre dans l'inconnu et je coule dans l'oubli...