Ceci et une fiction, pour le bien de la fic j'ai changer quelque truc. Odd, Ulrich et Yumi sont plus g que Aelita et Jrmie, ils ont un cart de 30 ans environ, et Ulrich et Yumi n'apparaisse pas.
Le Temps tait une des rares choses que n'apprciait gure Odd
Ce dernier, pourtant, s'tait montr particulirement magnanime envers lui : le blagueur, en effet, n'avait toujours pas de cheveux blancs malgr ses quarante quatre ans, ce qui constituait en soi un vritable record. De mme, ses premires rides d'expression taient apparues assez tardivement et taient restes plutt discrtes : son allure gnrale, de fait, tait reste globalement inchange depuis le tout dbut de sa carrire de skate, tant et si bien qu'on se demandait parfois si son corps vivait un rythme normal.
Finalement en tait-il venu, lui aussi, oublier qu'il vieillirait fatalement, comme vieillissaient tous les hommes. Aprs tout, il tait si facile d'oublier le temps quand ce dernier ne semblait pas avoir de prise sur vous...
Malheureusement le Temps, lui, ne vous oubliait jamais.
Della Robbia l'avait douloureusement ralis la veille de ses quarante cinq ans : alors qu'il se brossait avec application les cheveux blond et violet face au grand miroir de la salle de bain, il avait repr, dress imptueusement au sein de sa chevelure foisonnante, un ignoble cheveux blanc. Son rflexe premier fut de l'arracher aussitt puis de vaquer tranquillement ses activits comme il le faisait chaque jour.
Grave erreur.
Le lendemain, ce n'tait plus un mais deux cheveux blancs qui se battaient en duel au sommet de son crne : le surlendemain, ils taient quatre. Le jour suivant, ils taient huit : le Temps s'tait enfin rendu compte du retard qu'il avait pris en ce qui concernait l'ancien lyoko-guerrier, et c'tait donc avec un zle tout particulier qu'il reprenait ses droits sur son corps trop longtemps pargn. odd en avait t meurtri : son chapeau qu il portait dornavant cachait l'essentiel des dgts, certes, mais sa fiert en prenait tout de mme un coup. Elle souffrait d'autant plus que Aelita et Jeremie ne se privaient pas de lui faire remarquer que les annes le rattrapaient, comme s'il ne s'en tait dj pas assez rendu compte...
Les annes continurent inexorablement er, tandis qu'il tentait vainement de minimiser les effets que pouvait avoir le Temps sur lui et son entourage : certaines choses, cependant, ne pouvaient dcemment tre ignores. Quel choc il eut, par exemple, le jour o la pauvre Aelita eut ses premires rgles ! Non seulement la petite fille qu'ils avait recueilli sur lyoko tait devenue officiellement une femme, mais en plus il se rendait prsent compte du gouffre psychologique qui le sparait d'elle et de sa gnration. Le Skateur qu'il tait, en effet, s'tait retrouv incapable de lui expliquer ce qu'il lui arrivait, tant et si bien que c'tait le pauvre Jrmie qui s'tait charg de cette dlicate mission en s'aidant des quelques cours de biologie qu'il avait pu avoir sur le sujet. Non pas que Odd ignorait tout de la chose, bien sr : seulement, il avait t lev dans un monde o un homme n'avait pas parler de ce qui appartenait au monde fminin. Un monde qui, de toute vidence, n'existait plus.
Le constat avait t similaire en ce qui concernait Jremie: en deux ans, maximum trois, le petit garon joufflu aux lunettes et naf qui tait son ami s'tait mtamorphos en un grand dgingand dsagrable et sarcastique reprsentant merveille une communaut adolescente que Della Robbia mconnaissait alors totalement. Le Temps tait, sur ce point, quelque chose d' extrmement ingrat : alors qu'il donnait aux enfants les moyens de leurs ambitions, il retirait progressivement aux adultes les moyens de leur autorit. Il avait d, cependant, s'en accommoder : il s'tait vite rendu compte que le Temps ne faisait jamais machine arrire. Cela pouvait paratre vident pour tout le monde mais a ne l'tait pas pour lui : c'tait certes tonnant venant d'un ionn d'histoire et d'archologie de son acabit, mais ne disait-on pas que l'histoire tait un ternel recommencement ? En raisonnant sur ce plan l, alors le Temps ne formait-il pas lui mme une sorte de boucle ?
Ces rflexions tarabiscotes n'empchrent pas les annes de s'couler, bien videmment.
A quarante sept ans, sa chevelure tait subitement devenue blanche comme neige.
A quarante huit ans, ses lunettes de vue ne devenait plus efficace.
A quarante neuf, il perdait son ami et ancien colocataire Ulrich.
La mort du sprinteur Ulrich fut un vritable traumatisme : ce dernier, pourtant, tait alors g de prs de 50 ans et avait eu une fin naturelle des plus paisibles. Cependant, alors qu'il se trouvait face au cercueil durant l'enterrement, Odd n'avait pu s'empcher d'prouver une intense angoisse en ralisant que le Temps pouvait se rvler tre un ennemi mortel. L'ignorer tait devenu impossible : il fallait prsent lui faire face. Mais comment ? Avec quelles armes ?
Il ne trouva pas de rponse cette quation, mais cela n'empcha pas les annes de s'couler, bien videmment.
A cinquante ans, il voyait Jrmie quitter le lyce et tre la haute cole de technologie de paris.
Au mme ge, il voyait Aelita obtenir ses diplmes et devenir une remarquable institutrice.
A cinquante deux ans, il commenait ressentir dans ses articulations des douleurs qui ne le quitteraient plus jamais, impitoyables compagnes de la vieillesse.
Puis l'angoisse du Temps finit doucement par s'estomper, l'ge lui procurant finalement une nouvelle vision des choses : voir les annes filer lui tait devenu moins, inable, pour ne pas dire presque agrable. De mme, voir ses amis vieillir leur tour n'tait plus devenu une fatalit : le gouffre qui s'tait autrefois creus entre lui et eux semblait se comblait petit petit. Ils commenaient, enfin, se comprendre non plus d'amis amis mais d'adulte adulte.
Et les annes continurent de s'couler, toujours plus rapidement.
A cinquante cinq ans, il assistait au mariage de Aelita et Jrmie.
A cinq-huit ans, il devenait l'heureux grand-pre d'une petite Maya qui combinait la beaut de sa mre et l'intelligence de son pre.
Il ne devait jamais oublier le jour o il prit pour la premire fois dans ses bras l'adorable bout de chou qu'avaient conu ses ses amis : ce fut, outre une joie immense, un vritablement soulagement, la rponse la question qui l'avait tant tracass. C'tait ainsi qu'on faisait face au Temps : en acceptant d'obir ses rgles, et en s'en faisant un alli dans la mesure du possible. N'tait ce pas lui, aprs tout, qui avait permis la naissance d'une si magnifique crature ?
Les annes s'coulrent, encore et toujours.
A soixante ans, il accompagnait pour la premire fois Maya
l'cole.
A soixante et un ans, il l'accompagnait au cimetire.
La maladie n'pargnait personne : jeunes, adultes, enfants, vieillards, tous taient susceptibles de lui succomber. Maya, de constitution plutt fragile, avait attrap une mauvaise pneumonie : les soins attentifs de ses parents et des mdecins n'avaient pas suffit la maintenir en vie, et c'est l'ge de trois ans et quatre mois qu'elle mourut, dans la pnombre d'une petite chambre d'hpital. Elle emporta avec elle la sant mentale de Aelita, la joie de vivre de Jrmie, la foi en l'avenir de Della Robbia : le Temps avait-il dcid de leur rappeler qu'il pouvait reprendre injustement ce qu'il avait accord ? Peut-tre, mais avait-il cependant besoin de le faire de la faon la plus cruelle qui soit ?
Odd dcida ce jour l, devant le petit cercueil, de har de tout son tre ce foutu Temps qui semblait s'acharner sur lui et qu'il avait navement, l'espace de quelques annes, apprci.
Cette dcision n'empcha pas les annes de s'couler, comme d'habitude.
A soixante deux ans, il arrtait d'aller chaque semaine au cinma comme il en avait pris l'habitude : quoi bon, puisque son Vieille ami, tant devenu incapable de sortir trick de sont skate. Au mme ge, il dcidait de tirer sa rvrence et de quitter son association de skate, se sentant trop vieux pour continuer partager un savoir dont il commenait douter de l'utilit.
Les annes semblaient s'couler de plus en plus vite : il pouvait presque voir ses rides se cre en direct sur son visage fatigu. De mme, ils voyaient ses deux amis se mtamorphoser de jour en jour : les yeux autrefois brillants de Aelita s'assombrissaient de plus en plus, tandis que sa belle chevelure se parsemaient de quelques tristes cheveux gris assortis son teint de peau blafard. Jrmie, quant lui, semblait se ratatiner de plus en plus, comme si un poids invisible s'tait amus peser sur ses paules : ses mains taient devenues calleuses et tremblaient en permanence, lui donnant parfois l'apparence d'un vieil homme alors qu'il tait encore relativement jeune.
Odd comprit alors que le Temps, non comptant de faire disparatre certains tres aims, avait le don de transformer durablement ceux qui pouvaient rester. Sa haine envers lui se fit, de fait, plus grande encore.
A soixante quatre ans, il assistait l'enterrement de Yumi, puis de William, et commenait comprendre qu'il ne tarderait peut-tre pas les redre
A soixante cinq ans, de faon tout fait inattendue, il devenait grand-pre pour la seconde fois. .
La mort de Maya avait caus un traumatisme tel chez Aelita que cette dernire n'avait mme pas ralis qu'elle portait nouveau la vie : de fait, son corps n'avait subi aucune transformation physique jusqu' ce qu'un beau jour elle ressente nouveau les douleurs de l'accouchement. Le personnel mdical de l'hpital o l'avait emmen Jrmie en tait rest pantois car de tels cas de dni taient, somme toute, assez rares : le petit Franz Bellpoids Junior, nanmoins, naquit en bonne sant.
Aelita et Jrmie, de faon assez tonnante, s'taient trs rapidement attachs leur enfant alors que l'on attendait d'eux une raction plutt contraire. Odd, lui, avait au contraire prfr garder une prudente distance, ne sachant trop comment apprhender l'arrive de ce petit-fils inattendu : devait-il s'attacher lui alors que le Temps pouvait dcider de lui reprendre comme il lui avait repris Maya ? Cecil ne risquait-il pas de prendre la place de sa sœur ane dans le cœur de ses parents, risquant d'en effacer totalement le souvenir de cette dernire ? Il ne savait trop quoi penser...
Mais, comme d'habitude, ses craintes n'empchrent pas les annes de s'couler, toujours plus rapidement.
Il cessa de les compter, trop las et fatigu pour s'en soucier.
Progressivement, il vit la ion de Jrmie pour l'ordi renatre de ses cendres et surprit de nombreuses fois son ami en train de retravailler les scripts qu'il avait tant travaill a l'poque de X.A.N.A.
De mme, il se rendit compte que Aelita devenait de plus en plus panouie le temps ant et qu'elle commenait se soucier nouveau de son apparence.
Franz grandit rapidement, ressemblant de moins en moins sa sœur disparue autant au niveau de son physique qu'au niveau de son caractre. Il entra l'cole maternelle. Puis l'cole primaire.
Odd n'assista jamais ses spectacles de fin d'annes. Il n'assista pas non plus au retour de Jrmie dans le monde de l'informatique, ni la promotion de Aelita qui, d'institutrice, devint inspectrice.
Finalement, il dcida de ne plus sortir de chez lui, considrant que les rares dplacements qu'il faisait ne valaient pas les affreuses douleurs qui lui vrillaient ses articulations chaque pas : il se noya dans des BD et dans les livres, se coupant davantage de la ralit de jour en jour.
Le Temps lui sembla, partir de ce moment, tonnamment plus long. Alors il s'isola encore davantage, comme pour lui rsister.
Vaine bataille : le Temps gagnait toujours, la fin.
Il ne comprit cela que la veille de ses soixante-quinze ans : alors qu'il sirotait tranquillement une tasse de th dans son salon, il avait soudainement senti une atroce douleur lui dchirer le crne. Il avait essay de se lever mais ses jambes, trop fragiles, avaient cd sous son poids, le faisait s'crouler sur le froid parquet du salon.
Combien de temps tait-il rest dans cette position, seul ? Des minutes ? Des heures ? Les unes se confondant avec les autres, il ne savait quoi rpondre.
C'tait Aelita, finalement, qui l'avait retrouv et qui avait alert les secours : paralys, il n'avait pu qu'assister, impuissant, au ballet incessant des mdecins, infirmiers et aide-soignants. On lui donna finalement un diagnostic : AVC, classique son ge.
On dcida de l'hospitaliser.
Aelita et Jrmie se relayaient son chevet afin de ne jamais le laisser seul plus d'une journe : leurs visages taient souriants, mais leurs yeux, eux, taient froids, vides, teints.
a lui rappela l'hospitalisation de Maya. Il comprit alors qu'il ne lui restait probablement plus beaucoup de temps : c'est ainsi que lui vint soudainement l'envie de voir Franz, qu'il avait pourtant bien nglig depuis sa naissance.
Le petit garon, qui ne demandait qu' tre enfin reconnu par son tonton, s'tait alors ht de lui rendre visite, emportant avec lui mini skate en plasitque. Layton eut la troublante impression de se revoir trente cinq ans plus tt, quand il ait ses soires faire des figures en tout genre en la compagnie de Jrmie qui n'tait pas trs bon. : l'illusion tait d'autant plus forte que Franz ressemblait normment son pre, mis part le fait qu'il tait bien plus grand que ce dernier ne l'tait son ge et qu'il l'appelait tonton et non Odd.
Franz revint tous les soirs avec des mini skate, BD, livres diffrents : il semblait, chaque nouvelle visite, de plus en plus enthousiaste. Parfois, Jrmie et Aelita l'accompagnaient et organisaient un vritable pique-nique dans la chambre d'hpital : les comptences culinaires de Aelita ne s'taient pas amliores avec le temps mais comparativement la nourriture servie par les cuisines de l'hpital, ses plats taient un vritable festin de roi.
Odd apprit adorer ces moments privilgis et les chrir autant que ceux qu'il avait pu er avec Violette quelques annes auparavant.
Le Temps, cependant, le rattrapa rapidement.
Une vive douleur l'avait saisi nouveau un soir, alors qu'il jouait aux chec avec Jrmie : il se souvenait s'tre croul sur sa table de chevet et avoir convuls durant de longues minutes.
Puis, subitement, alors qu'on le transportait il ne savait trop o, tout tait devenu noir et terriblement froid.
Il n'arrivait plus ouvrir ni les paupires ni la bouche : ses membres, en plomb, refusaient de lui obir et restaient dsesprment clous au matelas de son lit. Il comprit, au bout d'un certain temps, qu'on le maintenait en vie l'aide de machines tranges qui bippaient au rythme de son cœur et de sa respiration.
Parfois, il pouvait sentir des mains se poser sur les siennes ou sur son front : il apprit vite dterminer qui elles appartenaient. Les plus douces taient celles de Aelita, les plus petites celles de Franz, les plus rugueuses celles de Jrmie, les plus longues celles du mdecin, les plus tremblantes celles de l'infirmire.
De temps autres, il pouvait entendre les gens lui parler, aussi. alita lui murmurait des paroles d'encouragement, Franz s'vertuait lui raconter toute sorte d'histoire dans l'espoir de le voir sortir de son coma, Jrmie lui racontait les nouveauts de la journe ou lui jouait quelques partie de pacman.
Les mdecins et les infirmires, eux, se contentaient de rler en rptant qu'il tait totalement stupide de maintenir dans un tat vgtatif un vieillard de presque quatre-vingt ans, surtout vu le prix la journe que a cotait la collectivit.
La vie s'tait comme arrte : il n'avait plus aucun repre, plus aucune notion du Temps. C'tait frustrant et terrifiant au dbut : ce devint vite dsesprant et lassant.
Le monde vide dans lequel il voluait lui permit de rflchir tout ce qu'il avait bien pu manquer dans sa vie. Il pensa immdiatement au pauvre Franz, qu'il avait ignor si longtemps par peur d'oublier sa sœur, et se souvint d'une discussion qu'il avait eu avec Jrmie ce sujet. Le jeune homme ne lui avait, alors, rien rpondu, se contentant de hausser les paules tout en lui lanant un regard trange, mlange de colre et de tristesse.
Il comprenait prsent toute la profondeur de cette rponse silencieuse. La cruaut de la chose, cependant, tait qu'il lui avait fallu presque dix ans pour arriver ce rsultat.
Plusieurs jours s'coulrent.
Un soir, Jrmie vint s'allonger ct de lui : il pouvait sentir ses cheveux lui chatouiller la mchoire et sa veste frotter contre ses bras. Sa respiration tait lgrement saccade, comme s'il venait de courir un marathon, et ses paules tremblaient doucement.
Della Robbia ne comprit qu'il pleurait que quand il ouvrit enfin la bouche.
Jrmie lui confia qu'il revenait du cimetire : il y allait tous les jours en sortant de son travaille afin de dposer une fleure ou deux sur la tombe de sa fille. Ses nerfs, habituellement d'acier, avaient lch : il avait fait un dtour par l'hpital car il redoutait de rentrer chez lui dans cet tat. Franz, aprs tout, n'avait pas besoin de voir ce spectacle dprimant.
Il lui expliqua quel point MAya lui manquait et combien c'tait difficile de ne pas penser en permanence elle : sa voix tremblait alors qu'il voquait, par exemple, le choc qu'il avait ressenti en prenant son fils dans ses bras pour la premire fois tant qu'il avait eu l'impression de voir sa fille renatre sous ses yeux. Il ne pouvait d'ailleurs s'empcher, parfois, de revoir au travers de lui, cette enfant dont il se demandait ce qu'elle serait devenue si la maladie ne l'avait pas fauch dans la force de l'ge.
Franz n'tait pas Maya, il le savait pourtant: pourquoi ne pouvait-il donc pas s'empcher de faire parfois ce transfert ? C'tait cruel, non seulement pour lui mais surtout pour son fils : qu'est ce que pouvait bien ressentir ce gamin qui, condamn vivre dans l'ombre d'une morte, devait er chaque jour les regards lourds de sens de ses parents ?
Il a plus d'une heure dballer son sac, heureux de savoir que l'ancien skateur ne pourrait lui rpondre : puis, une fois calm, il s'excusa et le remercia de sa patience avant de se diriger vers la sortie.
Il eut, nanmoins, cette dernire phrase avant de er la porte.
Je ne sais pas si tu m'entend mais quand tu partiras Odd, protgez Maya pour moi, je t'en prie. Elle doit tre si triste toute seule.
Odd a le reste de la nuit se remmorer les propos qui avaient t tenus.
Il se sentit, de faon fort tonnante, comme apais. Il n'avait plus peur, il n'avait plus de regret : il lui suffisait de penser Maya que personne n'avait oubli et qui restait donc en ralit plus vivante que jamais, pour que ses dernires craintes fondent comme neige au soleil.
Le Temps, soudain, ne l'effrayait plus. En fait, il n'existait mme plus.
Et c'tait parfait ainsi.
Les jours continurent s'couler lentement.
Odd apprit faire totalement abstraction de son corps et se remmora les instants les plus paisible de son existence.
Dsormais, il ait son temps s'am avec aelita et Jrmie dans la fort de l'cole de Kadic et couter Jrmie avec sont charabia incomprhensible. Pendant que Flora s'amusait prendre des photos en souvenir de leur journe. Ils taient beaux, heureux, jeunes et ternels : la tristesse et la douleur n'existaient pas dans ce monde merveilleux que son imagination s'employait amliorer encore et toujours.
Il avait prsent soixante seize ans.
Son corps pouvait bien pourrir, il ne s'en souciait gure.
Un jour, les mdecins dcidrent qu'il tait temps de le laisser partir : ayant obtenu le consentement de Aelita et Jrmie, ils arrtrent les machines qui le maintenaient en vie.
Odd mourut entour des siens : il ne s'en rendit, cependant, mme pas compte.
Il n'tait, en effet, toujours pas revenu de cette ternelle balade dans le parc, affair jouer la balanoire avec Maya. Jrmie, Aelita et Franz taient retourns chez eux pour quelques temps, mais il ne s'en inquitait pas. Dans ce monde ci, le Temps ne pouvait tre qu'un alli, aprs tout, alors de quoi aurait-il pu avoir peur ?
Il descendit de son skate et leva les yeux au ciel : un lger sourire se dessina sur son visage.
C'tait une belle journe qui commenait Kadic